Déclaration liminaire de la FSU88 au CSA D du 7 septembre 2023

Lundi 4 septembre 2023, les élèves et les personnels des écoles se sont retrouvés comme à chaque rentrée scolaire.
Le ministre, lui, a fait sa rentrée médiatique et imposé son discours sur l’école : interdiction du port de l’abaya (qui stigmatise une fois de plus nos compatriotes musulmanes sur leur tenue vestimentaire), expérimentation de l’uniforme, renforcement des fondamentaux… Mais au-delà de ces considérations, désirer le « retour » d’une école fantasmée, qui n’a jamais existé, n’est-il pas le meilleur marchepied vers l’extrême-droite ?

C’est sur cette journée intense qu’est la rentrée scolaire, que Gabriel Attal décide d’envoyer aux directrices et directeurs une communication à destination des familles, un flyer, qui a choqué la profession. Cette communication mensongère, dénigrant la profession enseignante, ne parvient pas à masquer l’absence d’une réelle politique ambitieuse pour l’école publique.

La réalité des écoles est à mille lieues de ces préoccupations. Encore une fois, ce nouveau ministre a la volonté de détourner le regard de l’opinion publique des vrais problèmes : nombre d’élèves par classe, crise de recrutement, favorisation d’un système à double vitesse en finançant les écoles privées.
Lundi, les directrices et directeurs ont parfois dû gérer le manque de personnel, l’inscription d’élèves, répondre aux sollicitations des familles… Les équipes enseignantes ont dû faire face au manque d’AESH pour accompagner un·e élève en situation de handicap, à des effectifs surchargés dans les classes, mais également à la chaleur parfois extrême dans des locaux inadaptés.

Comment ne pas s’offusquer lorsqu’on affirme que le « pacte » règlera entre autres le problème des professeur·es absent·es alors qu’on ne cesse de supprimer des postes y compris dans l’académie de Nancy-Metz depuis des années, cynisme poussé à son comble : on demande aux professeur·es de se remplacer ! Les chiffres sont là :
Depuis 2018, 537 postes en moins dans l’académie dans les collèges et lycées
45 fermetures de postes en école primaire, rien que sur l’année 2023.
L’éducation, l’enseignement et le bien-être des enfants sont-ils vraiment une priorité pour les décisionnaires de l’Education Nationale ?
Nos enseignant·es et les personnels des écoles portent à bout de bras un système de plus en plus défaillant, et qui creuse les inégalités malgré ce qu’on voudrait nous faire croire.
Par ailleurs, malgré les promesses de revalorisation sans contrepartie du président Macron, le « pacte » et la petite hausse de salaire de septembre sont loin de satisfaire les personnels devant faire face à une inflation galopante.

Le mal-être des enseignantes et enseignants est accentué par la gestion opaque de leur carrière. En effet, le mouvement des enseignant·es du premier degré dans les Vosges s’est illustré par de nombreuses erreurs et approximations. En tant que partenaires sociaux, nous avons, dès que nos collègues nous ont transmis les premières remontées du terrain, proposé notre aide à l’administration afin de pouvoir garantir un mouvement sans erreurs et donc équitable. Même si l’administration nous a consulté·es pour transmettre les situations que nous connaissions, nous regrettons que notre proposition de groupe de travail exceptionnel pour résoudre ces erreurs n’ait pas été acceptée par la DSDEN car cela aurait permis d’être plus réactif et de vivre une rentrée plus sereine pour les collègues concerné·es. La loi ne l’interdit pas.

Tout comme Madame la DASEN l’affirme, la FSU apprécie le dialogue social. C’est pourquoi nous exigeons d’être considéré·es réellement comme représentant·es des personnels. Nous souhaitons connaître les réponses données aux collègues, pour lesquels nous sommes mandatés, qui nous sollicitent pour défendre leur cas en CAPD.
Nous espérons que l’administration n’hésitera pas à convoquer un groupe de travail dans l’intérêt de toutes et tous.

L’école a plus que besoin de sérénité et de moyens pour répondre aux défis auxquels elle fait face. Pour cela, il faut faire confiance aux enseignantes et enseignants, les respecter et les écouter en tant que professionnels de l’éducation.